L’Illusion de Sécurité : Votre Contrat de Télésurveillance

Vous payez chaque mois un contrat de télésurveillance, pensant qu’il constitue le pilier essentiel de votre sécurité. Pourtant, un centre de télésurveillance n’est souvent rien d’autre qu’un call center déguisé. En effet, ce centre de gardiennage se contente de recevoir des alarmes et de vous appeler pour vous demander quoi faire.

1. Une Gestion Humaine Lente et Saturée

Ce que l’on ne vous dit pas, c’est que les serveurs peuvent certainement recevoir des milliers d’alarmes par minute. Cependant, le traitement humain reste complexe, lent et limité. Votre alerte entre inévitablement dans une file d’attente de traitement, parmi des centaines de milliers de systèmes raccordés au même centre : alarmes intrusion, techniques, incendie, alertes médicales, etc.

Conséquence : votre alarme attend son tour. Pendant ce temps, l’effraction continue.

2. Une Illusion de Priorité dans un Océan de Signaux

Vous croyez votre système prioritaire ? Détrompez-vous. Un flux annuel de millions de signaux le noie, générés par d’innombrables installations, pour des incidents de gravité très variable.

Ce brouillard d’alarmes sature les centres, ralentit le traitement et retarde donc la réaction, surtout que chaque seconde compte.

3. Le Maillon Faible : L’Attente Fatale d’un système vraiment sûr, pensez-vous.

Ce retard systémique représente le véritable maillon faible de votre sécurité.

Votre alarme ne déclenche aucune action immédiate. Le temps qu’un agent de gardiennage la reçoive et la soumette à validation humaine (soit vous contacte), souvent plusieurs minutes après le déclenchement.

Pendant ce temps, le voleur agit, le sinistre s’aggrave, et vous perdez ce que vous pensiez avoir protégé avec un système d’alarme connecté à un centre de télésurveillance.

4. Une Faille Juridique Ignorée : La Loi Vous Expose

Ce n’est pas tout de cette histoire. Même lorsque les opérateurs prennent enfin en compte votre alarme, le centre de télésurveillance ne peut pas légalement contacter la police. En effet, ceci découle de l’article 152 de la loi du 2 octobre 2017 sur la sécurité privée.

Cet article impose une vérification humaine obligatoire avant tout contact avec les forces de l’ordre pour confirmer l’alarme.

Or, la plupart des centres ne disposent d’aucun moyen réel de confirmation (image, son, levée de doute physique). Leur stratégie est donc simple pour vous faire supporter cette charge légale :

Ils vous appellent, vous informent de l’alarme, et vous demandent ce que vous souhaitez faire en vous proposant d’appeler la police.

En clair, ils vous refilent ainsi gratuitement la responsabilité juridique de la décision et cette décharge en vous offrant l’article 152.

Ce que vous ignorez encore, c’est que demander l’intervention de la police sans vérification conforme à l’article 152 peut être considéré comme un abus et donc illégal.

Dans un tel cas, le policier peut avoir envie de vous dresser un procès-verbal contre vous pour abus de sollicitation.

Le cadre juridique applicable est fixé par l’Arrêté royal du 6 juin 2018, qui encadre les sanctions administratives. Les amendes vont de 100 € à 25 000 €, et elles peuvent être majorées en cas de récidive ou de circonstances aggravantes. Le saviez-vous : votre système d’alarme connecté à un centre de télésurveillance peut vous valoir une telle amende ?

6. Conclusion : Votre Alarme N’est Pas Traitée en Temps Réel

Enfin, si vous pensez que l’appel du centre de télésurveillance est synchrone avec le déclenchement de l’alarme, détrompez-vous.

Dans les faits, il n’est pas rare que 10 à 15 minutes s’écoulent entre le déclenchement et le moment où vous êtes prévenu.

Pourquoi ?

  • Chaque alarme passe dans une file technique.
  • Des listes de contacts sont à appeler une à une (chaque tentative ajoute un délai).
  • L’opérateur ne fait que relayer une information, sans capacité de traitement autonome.

Une fois qu’il vous a au téléphone, c’est vous qui devez décider, sans réelle information de la situation, sous stress, et dans un flou juridique complet de l’article 152.

En Résumé : Un Service Cher, Lent et Juridiquement Risqué

Tout cela mis bout à bout signifie que :

  • Votre alarme est ralentie.
  • Par ailleurs, la réaction policière est incertaine et soumise à des conditions légales strictes.
  • De plus, vous encourez des risques juridiques si vous demandez l’intervention sans base légale.
  • Surtout : le cambrioleur n’attend pas. Il connaît vos délais mieux que vous.

En moyenne, entre le déclenchement et une véritable réaction dissuasive, il peut ainsi s’écouler 30 minutes. Autrement dit, c’est un temps largement suffisant pour qu’un intrus pénètre, vole, et reparte avant même qu’une réaction n’intervienne sur place.

Alors, posez-vous la seule vraie question : pourquoi payer pour ce maillon faible, si proche de l’inutile et proposé par votre installateur d’alarme ?